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Société d'histoire

Événements historiques et faits divers

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Vol à la banque Molson, il y a 100 ans

Par Sylvain Rousseau- mars 2024

On peut lire dans le journal La Presse du 17 février 1924 (BAnQ), ainsi que dans le journal La Patrie, qu’un vol à main armée a eu lieu la veille à la Banque Molson de la Côte-des-Neiges. Le gérant Paul Létourneau (à gauche sur la photo) a été menacé, avec deux de ses employés, par trois voleurs auxquels il a dû remettre la somme d’environ 1800 $.

Bien qu’ils auraient pu facilement récupérer davantage de billets disponibles sur place, les malfaiteurs ont quand même été astucieux pour éviter d’attirer l’attention de l’entourage. Ils ont attendu l’heure du lunch et l’absence de clients pour pénétrer dans le bâtiment. Tous bien habillés, les voleurs ont calmement quitté la banque les uns après les autres comme si de rien n’était. C’est madame Létourneau, vivant à l’étage, qui a libéré les trois banquiers faits prisonniers dans la chambre forte de la banque.

Le bâtiment de cette succursale de la Banque Molson (photo) a été construit vers 1916 sur le chemin de la Côte-des-Neiges, à l’intersection de l’avenue Lacombe, devant le bâtiment actuel du dépanneur Couche-Tard. Cette succursale changera de bannière pour devenir la Banque de Montréal entre 1925 et 1942. Par la suite, la Banque canadienne nationale en fera sa succursale jusqu’à la fin des années 1970.

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Meurtre d'un policier du poste no 18, il y a 111 ans 

Par Sylvain Rousseau - mars 2024 (mise à jour janvier 2025)

Tel qu’on peut le lire à la une du journal La Presse du 11 mars 1914 (BAnQ), un événement marquant menant au décès du constable Honoré Bourdon (photo) se déroula dans la Côte-des-Neiges, le 10 mars 1914. Cette tragédie digne d’un roman policier, dont l’épicentre était situé dans la Côte-des-Neiges, a tant bouleversé la Ville de Montréal que La Presse en a repris l’histoire à travers ses publications du 12 mars 1984 et du 16 août 1992.

Les voyous fracassèrent la vitrine de la boucherie Boyer et Frères de Ville Saint-Laurent pour y voler quelques pièces de bœuf, des jambons et un peu d’argent.  Les policiers de Ville Saint-Laurent aperçurent les trois voleurs et leur cocher fuir en calèche vers le centre-ville en passant par le chemin de la Côte-des-Neiges.

Le docteur Joseph Albini Charrette et son fils Philippe, qui vivaient au coin de l’avenue Lacombe et du chemin de la Côte-des-Neiges (photo), se rendirent rapidement au poste de police adjacent à la caserne no 27 pour donner les premiers soins aux deux victimes. Compte tenu de l’état des blessés, ils jugèrent bon de contacter le révérend père J. Absalon Renaud du Collège Notre-Dame, qui arriva sur les lieux en même temps que l’ambulance de l’hôpital Royal Victoria.  Le décès du constable Bourdon fut confirmé au cours de la nuit, alors que l’agent Auguste Guyon (photo) réussit à s’en sortir malgré la gravité de ses blessures.

Après avoir tenté sans succès de rattraper les voleurs, le chef de police Lecavalier contacta par téléphone le lieutenant Auguste Courtois* du poste no 18 de la Côte-des-Neiges, peu après minuit. Celui-ci envoya trois de ses policiers au coin des chemins de la Côte-des-Neiges et de la Côte-Sainte-Catherine afin d’intercepter les bandits. C’est à cet endroit que la fusillade meurtrière allait se produire.

Peu de temps après, les policiers aperçurent une carriole qui montait le chemin de la Côte-des-Neiges. Ils avaient été avisés qu’il fallait arrêter quatre voleurs. Or, on ne pouvait voir que le cocher à bord du véhicule. Le constable Calixte Brizard réussit à prendre la bride du cheval, alors que les deux autres policiers s’approchèrent du véhicule pour en inspecter le contenu. C’est à ce moment que les trois autres malfaiteurs sortirent de leur cachette et tirèrent à bout portant sur les agents Bourdon et Guyon. Seul le constable Brizard réussit à s’en sortir après avoir lâché la bride du cheval et tiré vers les malfaiteurs en fuite. Les victimes furent transportées au poste de police no 18.      

Finalement, on peut lire dans le journal Le Droit du 17 mars 1914 que Joseph Beauchamp, le chef de la bande de malfaiteurs, a été retrouvé le matin du 17 mars, alors qu’il était endormi sur un banc de l’église Saint-Vincent-de-Paul de la rue Sainte-Catherine Est (photo). Ce sont les deux servants de messe qui, ayant reconnu le malfaiteur, avisèrent un citoyen qui prévint un agent du poste de police no 2. Celui-ci avisa deux autres agents et tous trois arrêtèrent le malfaiteur sur qui ils trouvèrent deux armes.

Une battue s’organisa pour rechercher les fugitifs dans toute la ville, sans succès. On retrouva la carriole rouge des malfaiteurs, criblée de balles, à la gare Bonaventure. Se sachant traqué, le cocher se livra rapidement à la police. Les policiers réussirent à le faire parler après lui avoir remis une somme d’argent et une bouteille de brandy. Après avoir obtenu l’adresse d’un des complices, les policiers se rendirent sur la rue Cartier, mais la maison était vide.

Pendant plusieurs jours, toute la province fut en alerte. Un avis de recherche, avec une récompense de 1000 $ pour livrer chaque meurtrier mort ou vif, fut envoyé aux chefs de police des principales villes du Canada et des États-Unis. Plusieurs citoyens s’improvisèrent chasseurs de prime, de sorte qu’une cinquantaine de personnes louches furent livrées à la police de Montréal avant d’être remises en liberté.

Les deux autres complices de ce meurtre toujours en cavale seront retrouvés plus tard aux États-Unis. Le cocher devra purger une peine d’un an en prison, alors que les trois autres bandits seront condamnés à la prison à vie et à des coups de fouet.

Note

*  À cette époque, le lieutenant Auguste Courtois demeurait à la maison Simon-Lacombe située au 1031 chemin de la Côte-des-Neiges. Cette maison, qui existe toujours à l'entrée secondaire du cimetière, est une ancienne tannerie qui avait appartenu à la famille Lacombe jusque vers 1907.

 

Sources : BAnQ, La Presse 11 mars 1914 (page 1), La Presse 12 mars 1984 (section A - page 8), La Presse 16 août 1992 (section B-Le Monde -  page 5) et Le Droit 17 mars 1914 (page 6)

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L'emblème qui a failli disparaître : la caserne no 27

Par Sylvain Rousseau - mars 2024

Le bâtiment de la caserne no 27, dont la tour se retrouve dans notre logo, a failli être démoli en 1981, tel qu’on peut le lire dans le journal La Presse du 28 octobre 1981. Depuis 1910, ce bâtiment abritait le poste de police no 18 (jusqu’à la fin des années 1970), ainsi que la caserne de pompiers no 27. La bibliothèque municipale s’y était installée à l’étage en 1956. Or, il était prévu de déménager cette bibliothèque au sein de la nouvelle Maison de la culture, bâtie en 1981 sur le chemin de la Côte-des-Neiges, au coin de la rue Jean-Brillant. De plus, il était envisagé de construire un nouveau poste de pompier sur le coin nord-ouest de l’avenue Gatineau et de la rue Jean-Brillant, plutôt que de rénover le bâtiment existant. En effet, dans le journal La Presse du 8 janvier 1919, on apprend que les pompiers se plaignaient de l’état de leur caserne de la Côte-des-Neiges. Leur bâtiment était infesté de rats et des toiles remplaçaient certaines portes et fenêtres brisées (photos).

Un bâtiment presque identique à celui de la caserne 27 avait été construit en 1909-1910, au coin de la rue Masson et de la 3e avenue à Rosemont. Selon la publication Promenade Masson, le bâtiment abritait le poste de police no 22 et la caserne no 29 (photos) jusqu’en 1965 avant d’être démoli en 1970.  Les principales différences perceptibles dans l’architecture de ces deux casernes se trouvent au niveau du sommet de la tour et de l’agencement de ses fenêtres (image avec cercles rouges).

Symbole de l’annexion à la Ville de Montréal de la Ville Notre-Dame-des-Neiges, devenue plus tard le quartier Côte-des-Neiges, le bâtiment de la caserne 27 a marqué l’histoire de la Côte-des-Neiges.  Véritable joyau architectural du patrimoine montréalais, ce bâtiment, situé en plein centre du quartier, est solidement ancré dans la vie sociale et culturelle du quartier. Sa tour, tel un phare, est devenue l’emblème de notre Société d’histoire qui nous guide dans la réalisation de notre mission. 

Heureusement, à la suite des revendications des citoyens de la Côte-des-Neiges, incluant Pierre-Yves Melançon (futur conseiller municipal), la Ville de Montréal a décidé de rénover le bâtiment actuel de la caserne 27, plutôt que de le démolir comme le bâtiment jumeau de Rosemont.

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Les chemins à barrière de Montréal

Par Sylvain Rousseau - mai 2024

À l’époque de la colonisation de Montréal, ce sont les propriétaires qui devaient entretenir les chemins passant sur leurs terres. Pour financer l’entretien des routes qui étaient dans un état lamentable, le Montreal Turnpike Trust, qui deviendra la Commission des chemins à barrière de Montréal, fut créé. C’est ainsi qu’à partir de 1840, des barrières de péage furent installées sur la plupart des chemins, dont ceux de la Côte-des-Neiges et de la Côte-Sainte-Catherine. La monnaie récupérée aux barrières des chemins principaux permettait de financer l’entretien des routes.

La barrière entre Montréal et le village de la Côte-des-Neiges fut installée au sommet de la côte du chemin de la Côte-des-Neiges, au nord de la rue Sherbrooke (image).

La grille tarifaire quotidienne variait selon le nombre de chevaux, la charge portée et la largeur des roues du véhicule. Les diligences (ou omnibus - photo) et éventuellement les tramways bénéficiaient de tarifs spéciaux. Ceux qui passaient sans payer ou qui contournaient le poste de péage étaient mis à l’amende. Il faut noter qu'à l’époque, le chemin de la Côte-des-Neiges était un passage important vers Saint-Eustache et les Laurentides. James Quinn, de la Côte-des-Neiges, fut le gardien de cette barrière entre les années 1860 et 1880. Léon Martineau a pris la relève en 1890.

Plusieurs années après la création du cimetière Notre-Dame-des-Neiges, les Montréalais commencèrent à trouver exaspérant d’avoir à payer un tarif de passage pour aller enterrer leurs morts. Finalement, c’est en 1884 qu’une entente intervint entre la Ville de Montréal, les syndics des chemins à barrière et la Fabrique de la paroisse Notre-Dame de Montréal pour relocaliser le poste de péage à l’ouest de l’entrée principale du cimetière (Mémoire présenté à l’OCB novembre 2018).

Dans un article du journal Le Rappel d’avril 1903, le député Frederick D. Monk (1856-1914), qui participa au lotissement de Ville-Émard, remet en question l’efficacité de la Commission des chemins à barrière de Montréal, notamment sur le tracé entre la Côte-des-Neiges et Cartierville, passant par Ville Saint-Laurent et le chemin de la Côte-des-Neiges. Il mentionne que ce chemin est impraticable. Les nombreux laitiers, cultivateurs et jardiniers qui y circulent paient leur droit de passage à plusieurs barrières le long de ce trajet qu’ils parcourent parfois plusieurs fois par jour, mais se plaignent de ne pas en avoir pour leur argent.

Tel qu’indiqué dans La presse du 25 avril 1957, c’est à partir de 1909, à la suite de l’annexion des villages par la métropole, que les barrières seront progressivement supprimées. Celles de Ville Saint-Laurent seront parmi les dernières à disparaître de l’île de Montréal vers 1917 (La Presse 4 avril 1917).

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6 février 1977 : René Lévesque impliqué dans un accident mortel

Par Sylvain Rousseau - juin 2024

Le 6 février 1977, vers 4 h 00 du matin, la voiture que conduisait René Lévesque heurtait un corps inerte sur le chemin de la Côte-des-Neiges, au retour d’une soirée chez Yves Michaud. Accompagné de sa secrétaire, Corinne Côté, il n’a pu éviter le corps gisant sur la chaussée glissante à l’angle des chemins McDougall et Côte-des-Neiges, près de l’avenue Cedar (photo).

René Lévesque n’était alors qu’à quelques pas de sa demeure de l’avenue des Pins. La victime fut Edgard Trottier, un itinérant alcoolique qui venait d’être expulsé de l’hôpital des Vétérans du chemin Queen-Mary. Les circonstances de ce décès n’étaient pas claires. Sylvio Gauthier, résident de l’avenue Lacombe, fut témoin de l’événement. Du taxi dans lequel il se trouvait, le témoin dit avoir vu les lumières de frein du véhicule de René Lévesque allumées avant de possiblement frapper une masse inerte au centre du chemin.  Aucune accusation ne fut retenue contre le premier ministre élu en 1976. René Lévesque ne reçut qu’une amende de 25 $ pour ne pas avoir porté ses verres correcteurs.

L’histoire du Québec aurait pu changer à cause de cet événement.  Bien qu’il n’en ait pas fait mention dans ses mémoires publiés en 1986, René Lévesque a par la suite mentionné aux journalistes qu’il avait songé à démissionner à la suite de cet accident. Selon lui, ce sont ses amis qui lui ont permis de passer à travers cette épreuve. Depuis, les ministres et le premier ministre doivent avoir un chauffeur. Un an plus tard, pour régulariser sa situation conjugale, René Lévesque épousera Corinne Côté.

Cet événement historique me fait aussi réaliser que les grands penseurs du Parti québécois comme Jacques Parizeau et Yves Michaud se rassemblaient souvent avec René Lévesque dans les commerces de la Côte-des-Neiges. Ils demeuraient tous dans ce secteur autour de l’Université de Montréal et ils aimaient se retrouver, notamment au restaurant Au Bouvillon. C’est d’ailleurs à cet endroit, à la suite de la défaite électorale d’octobre 1973, qu’ils auraient échafaudé le plan qui mènera le Parti québécois à une victoire surprise lors des élections du 15 novembre 1976 (photo).      

 

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Un homme fort qui était l'ami du frère André

Par Jonathan Buisson - octobre 2024

Depuis toujours, la force physique fascine. Les exploits et prouesses de ceux dotés d’une puissance hors du commun ont marqué les esprits, des plus jeunes aux plus âgés. Partout, des villages et quartiers peuvent se vanter d’avoir croisé des hommes forts, devenus des figures locales emblématiques. Certains ont laissé une trace plus discrète, mais tout aussi impressionnante, dans les communautés où ils ont exercé leur métier. Qu’en est-il de notre quartier ? Avons-nous un homme fort légendaire qui, dans les années 1910, est souvent venu dans la Côte-des-Neiges pour y rencontrer son meilleur ami?

Il se trouve que oui, et cet homme n’était autre que Victor Delamarre. Reconnu pour sa force herculéenne dès son plus jeune âge, Victor impressionnait déjà ses camarades de classe avec des démonstrations de puissance qui annonçaient une carrière spectaculaire. Originaire du Lac Saint-Jean, ce sportif mettra sa force en valeur dès l’âge de 15 ans en travaillant sur la ferme familiale de Lac Bouchette.

Durant sa carrière d’homme fort, il a remporté de nombreux concours de force, détrônant même le célèbre Louis Cyr en brisant certains de ses records établis quelques années auparavant. Ce qui rend les exploits de Victor encore plus étonnants, c’est son gabarit modeste : il mesurait 1,66 m et pesait environ 70 kg. Comparé à d’autres hommes forts comme Louis Cyr (photo), souvent deux fois plus corpulents, cela rendait ses performances encore plus spectaculaires, d’autant plus que Victor avait le sens du spectacle.

Parmi ses exploits les plus impressionnants : il pouvait soulever des chevaux d’environ 1550 livres et grimper à un poteau avec un cheval accroché au dos (photo). À 18 ans, il a levé un rail d’environ 950 livres jusque sur son genou. Il a effectué un "back lift" avec plus de 30 hommes d’une pesanteur d’environ 6500 livres, installés sur une plateforme (photo). Il pouvait plier des clous ou une pièce de 25 cents entre ses doigts. L'exploit le plus stupéfiant fut sans doute celui de 1914, à Montréal, devant 1000 spectateurs, où il a levé, d'une seule main, un haltère de 309,5 livres et l’a tenu à bout de bras pendant trois secondes, battant ainsi le record de Louis Cyr (photo). Victor avait alors 26 ans.

 

Victor aimait dire que sa force lui venait du Seigneur. « C’est facile, je lève ce que je peux et Dieu soulève le reste ». Il était souvent accueilli dans des institutions religieuses, qui voyaient en ses prouesses la confirmation de leur foi. Lors de son passage à Montréal où il a été constable (photo) pendant deux ans, il s’est lié d’amitié avec le frère André, développant une profonde relation avec lui. Il n’était pas rare de voir Victor accompagner le frère André du Collège Notre-Dame jusqu'à la petite chapelle sur la montagne, qui deviendra, 50 ans plus tard, l’oratoire Saint-Joseph.

 À Montréal comme ailleurs, Victor croisera plusieurs autres hommes forts du Québec qui ont pris la relève de Louis Cyr, décédé en 1912. Parmi eux, Horace Barré et Hector Décarie de Saint-Henri, ainsi que Wilfrid Cabana qui est aussi policier à Montréal.   

 

Après avoir acquis une notoriété internationale, Victor est devenu lutteur et a continué à réaliser des prouesses de force, se produisant de New York à Hollywood. Il a captivé les foules jusqu’en 1952. En 1954, alors qu’il se préparait pour un spectacle en Louisiane où il espérait battre son propre record, il a reçu un diagnostic de cancer. Il ne donnera jamais ce spectacle et est décédé l’année suivante, en 1955, à l’âge de 66 ans.

 

 

Conclusion

L’histoire de Victor Delamarre va bien au-delà des exploits de force brute. Elle reflète l’âme même de Côte-des-Neiges, un quartier qui, comme Victor, est façonné par la diversité et la richesse des parcours humains. Victor n’était pas seulement un homme fort, mais aussi un homme de foi et de résilience, des qualités qui résonnent profondément dans ce quartier aux multiples visages. À travers son amitié avec le frère André et ses tournées à travers l’Amérique, Victor incarne la connexion entre l’histoire locale et l’histoire mondiale. Son héritage nous rappelle que la grandeur ne réside pas toujours dans la taille ou la force physique, mais dans la capacité à rassembler les gens autour de valeurs communes, qu’il s’agisse de courage, de foi ou de solidarité.

Aujourd’hui, Côte-des-Neiges est un quartier multiculturel, où des gens de toutes origines et croyances cohabitent, contribuant chacun à leur manière au dynamisme et à la richesse de notre communauté. L’histoire de Victor Delamarre s’inscrit dans cette tradition : celle d’un fils d’agriculteur débrouillard de figure modeste, mais dont la force permet de transcender les barrières sociales et culturelles, tout en tissant des liens forts et durables au sein de son entourage.

À travers cette histoire, nous voyons que notre quartier a toujours été un lieu d’échanges, de partage et d’accueil, des valeurs qui résonnent encore dans notre société d’aujourd’hui. En redécouvrant et en célébrant la vie de Victor, nous honorons non seulement la force d’un homme, mais celle d’un quartier où chaque individu, peu importe sa stature et ses origines, a la possibilité de laisser sa marque.

 

 

Sources :

Histoire et culture régionale du Québec. Victor Delamarre (1888-1955). Université du Québec à Trois-Rivières. https://oraprdnt.uqtr.uquebec.ca/portail/gscw031?owa_no_site=4080&owa_no_fiche=99

Félix Lafrance. Victor Delamarre, vraie force de la nature. Le Journal de Québec, 20 octobre 2013. https://www.shlsj.org/files/service-d-archives/2021/11/22e.pdf

C. de la Roche. Victor Delamarre, le roi de l’haltère, 1924. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2022964?docref=rL2kRK50oOta26v6qRMg2g

Serge Gaudreau. La saga des héritiers de Louis Cyr, 5 juillet 2023

https://histoireengagee.ca/la-saga-des-heritiers-de-louis-cyr/

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