Société d'histoire
Souvenirs et mémoires de la Côte-des-Neiges
2025
Par Sylvain Rousseau - janvier 2023 (mises à jour en avril 2024 et mars 2025)
Gaston Hamelin (photo) est né le 26 avril 1916 dans le quartier Hochelaga à Montréal. Son père Lionel, dentiste, était originaire de Louiseville et sa mère Berthe Galaise venait de Montréal.
En 1932, il entra au noviciat de la Congrégation de Sainte-Croix, puis commença sa carrière d'enseignant au Collège Notre-Dame en 1936. Dès 1939, alors qu’il avait 23 ans, il devint professeur à l’école Notre-Dame-des-Neiges et résidera avec ses confrères dans l’aile sud de l’école.
En plus d’être professeur, Gaston Hamelin s’impliqua beaucoup au niveau des activités sportives pour les jeunes. Il fut entraîneur de plusieurs équipes de hockey et de balle-molle de la Côte-des-Neiges qui se distinguaient dans des tournois à travers toute la Ville de Montréal. Le frère Hamelin jugeait que le sport complétait bien l’enseignement car il permettait de développer le travail d’équipe et l’esprit de combativité.
Historiquement, la Côte-des-Neiges a toujours été un lieu privilégié pour les sports, notamment au niveau des sports d’hiver. Encore aujourd’hui, certaines personnes du quartier peuvent assister de leur balcon à des compétitions cyclistes internationales autour du Mont-Royal (Les Grands Prix Cyclistes de Québec et Montréal).
Il faut se rappeler que l’école était divisée en deux: les Frères de Sainte-Croix résidaient dans l'aile sud, qui était dédié aux garçons (à droite sur la photo), alors que les Sœurs de Sainte-Croix résidaient dans l’aile nord, dédiée aux filles (à gauche sur la photo). Vers 1963, six Frères (avec deux employés) et 12 Sœurs de Sainte-Croix demeuraient en résidence de chaque côté de l’école.
À cette époque, les confrères du frère Hamelin étaient les frères André Arseneault, Lucien Lévesque, Hubert Messier, Roméo Rivard et Joseph Sicard. Quatre cent quarante-cinq (445) élèves fréquentaient alors l’école, mais c’est en 1955 que l’école connut un sommet historique avec 618 élèves. L’école devint mixte en 1968. Devenu inutile, le mur, séparant les garçons des filles dans la cour de récréation, fut démoli.
On se souvient aussi que le premier curé de la Paroisse Notre-Dame-des-Neiges (1901), Léandre Perreault, encourageait ses paroissiens à aller assister aux parties de baseball de l’équipe Northmount après la messe sur le terrain qui était alors situé du côté nord de l’intersection de l'avenue Decelles et de l'actuelle rue Jean-Brillant.
Le frère Hamelin a su inculquer à ses élèves le goût du sport et du dépassement dès leur plus jeune âge. Ceux-ci étaient fiers de porter le logo de leur école (photo) ou de leurs commanditaires du quartier (ex : épicerie Charles Lalonde, quincaillerie Gagné, pharmacie Miron, boucherie Groulx) sur leurs chandails de hockey ou de balle-molle (photo).
Dès le début des années 1950, les équipes de la Côte-des-Neiges devinrent pratiquement invincibles. Sur la photo précédente, on peut voir le frère Hamelin (à droite ) fier de ses élèves qui ont remporté un trophée, incluant René Lebuis, devant lui, et le gardien Jean Goyer avec le trophée. René Lebuis était un admirateur du frère Hamelin et il n’hésitait jamais à l’aider, par exemple, en arrosant la patinoire par les froides soirées d’hiver. Il Lebuis suivit les traces du frère Hamelin en devenant lui-même entraîneur, comme on peut le voir à droite sur la prochaine photo.
Les efforts du frère Hamelin permirent de développer des athlètes professionnels, comme le futur joueur de hockey André Boudrias (Canadiens de Montréal et Canucks de Vancouver (1966-1978)), que l’on voit dans la première rangée, tenant le bâton de baseball à droite. René Lebuis, que l’on voit à droite avec le blouson reluisant, était l’entraîneur de cette équipe. En octobre 1963, le journal Montréal-Matin souligna les succès des équipes de balle-molle de la Côte-des-Neiges dans les tournois de la Ville de Montréal et la générosité du frère Hamelin qui organisait des ligues de balle-molle dans toutes les catégories. Le nom de René Lebuis fut égallement mentionné comme entraîneur de l’équipe championne junior, appelée «Les Bons Copains».
La prochaine photo nous montre l'équipe de baseball commanditée par la quincaillerie de Lucien H. Gagné située sur l'avenue Gatineau. La photo a été prise dans le coin sud-est de la cour de l'école Notre-Dame-des-Neiges. Monsieur Gagné se trouve au centre à côté du frère Gaston Hamelin. On aperçoit juste au-dessus de sa tête, derrière la clôture, l'écriteau de l'épicerie Charles Lalonde, un autre commanditaire impliqué dans les sports et loisirs de la Côte-des-Neiges.
Première rangée (de gauche à droite) : Boismenu, Michel Lebuis, Yves Bernard, Maurice Normandin, Yvon Lamoureux, Normand Crête, Jacques Cloutier, Bernard Tremblay et Jean Simard
Deuxième rangée (de gauche à droite) : Inconnu, Fecteau, Claude Brunetta, frère Gaston Hamelin, Lucien H. Gagné, Robert Brosseau, Gilles Mondou, Jacques Arsenault et René Lebuis (père)
L’année 1963 fut une année pleine de succès pour le frère Hamelin car il devint directeur de l’école Notre-Dame-des-Neiges jusqu’à la laïcisation des écoles, en 1968. Ce sera aussi l’année où il fonda la Garde d’honneur de Notre-Dame-des-Neiges, qui devint la fanfare « Les Vaillants de Montréal ». Encore une fois, il réussit à canaliser l’énergie des jeunes vers une activité exigeant de la discipline et de la coordination. Je me souviens de cette fanfare qui pratiquait dans la cour d’école et qui parcourait les rues du quartier, en s’arrêtant parfois devant une maison pour rendre hommage à un de ses habitants. Mon frère, qui y jouait de la trompette, portait fièrement son superbe uniforme rouge avec le « V » des Vaillants à l’avant.
Après le départ du frère Gaston Hamelin, les équipes sportives de Notre-Dame-des-Neiges perdirent peu à peu leur identité, mais la fanfare des Vaillants continua encore quelques années à parcourir le quartier (photo).
Le point culminant de l’histoire de cette fanfare fut très certainement son interprétation de la chanson « Alouette », à l’avant de la parade de la Saint-Jean-Baptiste de 1967. Ils interprétèrent également plusieurs autres pièces musicales, dans le cadre de l’Expo 67. On voit d’ailleurs une photo de ce groupe à la place des Nations, sur l’île Sainte-Hélène.
Dans l’album-souvenir du 70e anniversaire de l’école Notre-Dame-des-Neiges (1918-1988), les anciens élèves Bernard Lebuis et Daniel Blondin témoignent de leur expérience vécue lors de la transition de l’administration religieuse à l’administration laïque, en 1968-1969. Ils précisent que plusieurs paroissiens n’étaient pas d’accord avec le remplacement du frère Hamelin par un laïc comme directeur, car le frère Hamelin apportait beaucoup à la communauté. Il avait réussi, entre autres, à rendre l’école attrayante pour les jeunes. Ils mentionnent également que le frère Hamelin dépassait son statut de professeur en gâtant ses élèves et les paroissiens par sa grande générosité. Pour eux, c’était une question d’enracinement culturel.
En 1973, avec la fermeture des classes de 7e année, le frère Hamelin continuera à enseigner, notamment avec le frère Lucien Grenier à l’école secondaire Saint-Luc.
Sources et références :
Ancestry. Arbre Rousseau-Massicotte. Site généalogique. https://www.ancestry.ca
Archives de la famille Delorme. Photo de la fanfare, 31 mai 1976.
Archives de la famille Lebuis. Photos des équipes sportives et du logo des Loisirs N. D. des N .
Archives de la Société d’histoire. Photos du frère Gaston Hamelin, de l’école Notre-Dame-des-Neiges et des Vaillants à l’expo 67.
BAnQ. Décès du frère Gaston Hamelin. La Presse, 15 novembre 1975, p. F13. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2605628?docsearchtext=La%20Presse%2015%20novembre%201975%20D%C3%A9c%C3%A8s#
BAnQ. Sport amateur. Montréal-Matin, 16 octobre 1963, p. 28. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4501758?docsearchtext=Montr%C3%A9al-Matin%2016%20octobre%201963
École Notre-Dame-des-Neiges. Album-souvenir du 70e anniversaire (1918-1988).
Notre-Dame-des-Neiges célèbre son cinquantenaire - 1901-1951. Album-souvenir. University of Calgary
À la suite d'une une crise cardiaque, le frère Gaston Hamelin nous quitta le 14 novembre 1975, à l’âge de 59 ans. Il aura passé la plus grande partie de sa vie à enseigner et à vivre à l’école Notre-Dame-des-Neiges. Au cours de ses 36 années de service, il laissa sa trace en dynamisant la vie des jeunes garçons, en leur donnant de la fierté et surtout en leur transmettant de belles valeurs comme la générosité, la collaboration, la volonté et la joie de vivre.
Ce personnage humble et dévoué à la jeunesse de son quartier a vraiment marqué non seulement la vie des jeunes, mais aussi l’histoire de la paroisse. De plus, il a contribué au rayonnement de la Côte-des-Neiges à travers toute la Ville de Montréal. En fait, son passage à l’école Notre-Dame-des-Neiges marquera à jamais les souvenirs et la mémoire de la Côte-des-Neiges.
Pour les jeunes et leurs parents, il a participé notamment à la mise en place des messes familiales et du mouvement scout de la paroisse. Ces deux activités se tenaient dans le sous-sol de l’église Notre-Dame-des-Neiges. Les messes familiales étaient ponctuées de chants et de musique populaire et rythmée, telle celle du groupe « Michel Fugain et le Big Bazar ». Ces messes entraînantes et conviviales étaient parfois suivies par des buffets concoctés par les familles participantes.
L’abbé Delorme fut également un des initiateurs de la création de la 229e meute des Louveteaux Notre-Dame-des-Neiges. Mon plus jeune frère (no 1) et moi (no 2), alors louveteaux (photo), avons participé à l’un des premiers camps d’été, dont le thème était les Schtroumpfs. J’étais le sizenier des Fauves et il était dans la sizaine des Blancs. Mon frère plus âgé, quant à lui, participait au camp comme un des cuistots bénévoles. Je me rappelle que mon plus jeune frère, qui avait étrangement développé d’excellentes habitudes sanitaires, avait été nommé le Schtroumpf hygiénique. À mesure que nous vieillissions, l’abbé Delorme, de concert avec les bénévoles, démarrait d’autres groupes. C’est ainsi que je fis partie du groupe des Éclaireurs, puis de celui des Pionniers. Quant aux filles, elles pouvaient faire partie des Jeannettes et des Guides.
S’il y a un personnage qui a marqué mon enfance, c’est bien Paul Delorme (1944-2010), qui fut vicaire de la paroisse Notre-Dame-des-Neiges, entre 1971 et 1977 (photo). En feuilletant l’album-souvenir du 75e anniversaire de la paroisse, je me suis rappelé les bons moments passés en sa présence. C’est avec l’abbé Delorme que j’ai vraiment réalisé l’importance de l’implication dans la vie de quartier.
Voici quelques photos prises au sous-sol de l'église Notre-Dame-des-Neiges lors de ces messes familiales. Sur une de ces photos, on voit mon plus vieux frère qui joue de la guitare et sur une autre photo, on aperçoit parmi tous les enfants devant l'autel mon plus jeune frère et plusieurs élèves de ma classe de quatrième année.
En quelques années, l'abbé Delorme a laissé de profondes traces dans la vie paroissiale et communautaire de la Côte-des-Neiges. Il réussit à faire en sorte que les familles s'impliquent davantage dans leur communauté. Voici quelques photos prises en 1976, lors du 75e anniversaire de la paroisse Notre-Dame-des-Neiges.
Par la suite, il allait devenir directeur du Catéchuménat diocésain de Montréal (1977-1996) et vicaire épiscopal à la région pastorale de Laval (1997-2007). Il décéda à son chalet du Lac Nominingue en 2010. L’abbé Delorme a certainement été pour plusieurs familles du quartier, dont la mienne, une source d’inspiration.
Sources et références :
Archives de la famille Delorme. Photos de l’abbé Delorme et des célébrations familiales.
Paroisse Notre-Dame-des-Neiges. Album du 75e anniversaire (1901-1976). Photos des célébrations du 75e anniversaire.
À partir du milieu du 19e siècle, Côte-des-Neiges fut habité par un nombre grandissant de familles d’artisans et d’ouvriers. Au début du 20e siècle, le village commença à offrir de plus en plus de grandes maisons et de grands logements abordables pouvant abriter des familles nombreuses.
Sur la carte de 1912 (image), on peut observer un bâtiment (flèche rouge), bâti vers 1910, qui correspond à un des bâtiments qui fait aujourd’hui partie de la coopérative d’habitation Le Village de Côte-des-Neiges (flèche rouge sur la photo), située sur l’avenue Lacombe, entre les avenues Decelles et Gatineau. La famille du plombier Côme Martel et de son épouse, Exilia Turgeon, y habita vers la fin des années 1910. Elle déménagea, par la suite, au 3423, avenue Lacombe (bâtiment à gauche du bâtiment de 1910) vers la fin des années 1930 et y demeura jusqu’au milieu des années 1970. C’est Côme Martel qui était le propriétaire de la première série de blocs qui font maintenant partie de la Coopérative.
Entre 1964 et 1967, près de 200 familles de la Côte-des-Neiges furent expropriées lors de l’aménagement du parc Jean-Brillant et de la construction du campus de l’Université de Montréal, ce qui valut ce titre dans le journal La Presse du 4 juin 1964 (image).
Sur l’avenue Decelles, de superbes maisons de la Northmount furent démolies, cédant la place au premier pavillon de l’École des hautes études commerciales (HEC). Lors du prolongement de la rue Jean-Brillant, la disparition des rues Claude, Albani et Tremblay a entraîné avec elle maints commerces et résidences. C’est aussi à cette époque qu’est apparu le boulevard Décarie. Ces changements radicaux faisaient partie du plan d’urbanisation du maire Jean Drapeau, alors déterminé à moderniser et à embellir sa ville, afin de pouvoir accueillir fièrement les millions de touristes qui viendraient la visiter dans le cadre de l’Expo 67.
En expropriant des centaines de familles du noyau villageois de la Côte-des-Neiges, ce grand ménage aura comme conséquence directe de faire diminuer la clientèle de l’école Notre-Dame-des-Neiges. En 1972, cette dernière n’était plus occupée qu’à la moitié de sa capacité, de sorte que la Commission des écoles catholiques de Montréal (CÉCM) menaçait de la fermer. Les parents du comité d’école se sont alors mobilisés pour non seulement contester sa fermeture, mais aussi pour mettre en place différentes mesures visant à diversifier les services offerts. Cette mobilisation permit à l’école Notre-Dame-des-Neiges de continuer à accueillir les enfants du quartier.
C’est dans ce contexte de bouleversement qu’en 1975, plusieurs familles de l’avenue Lacombe, entre les avenues Decelles et Gatineau (photo), se sont mobilisées pour sauvegarder leur chez-soi au cœur même de leur quartier, les propriétaires ayant décidé de vendre ces bâtiments à un entrepreneur qui voulait les démolir pour les remplacer par des blocs à appartements.
Micheline Rhéaume (no 1), ma cousine Louise Trudel (no 2) (photo) et d’autres locataires déterminés ont alors fait appel au conseiller Yves Normandin, qui les a mis en contact avec l’avocat Pierre Sylvestre, déjà impliqué dans un projet de coopérative, à Montréal. Le regroupement en coopérative pour éviter la démolition de ces logements a alors été proposé. Les démarches pour l’incorporation et la recherche de financement ont alors été entreprises. L’architecte Serge Carreau, de la Clinique d’aménagement de l’Université de Montréal, et le curé Marcel Lefebvre, entre autres, vinrent appuyer les locataires dans leur démarche. Les étudiants de la faculté d’aménagement de l’Université de Montréal préparèrent gratuitement les plans et devis permettant la restauration des bâtiments.
Les locataires motivés étaient fortement appuyés par d’autres citoyens engagés du quartier, comme ma mère, Claude Massicotte. J’y ai moi-même participé, malgré mon jeune âge, à cette époque (photo).
Après s’être incorporée en mai 1975, la coopérative d’habitation Le Village de Côte-des-Neiges, avec l’aide de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), en vint à une entente avec l’entrepreneur, devenu propriétaire. Ce dernier accepta finalement de revendre les bâtiments à la Coopérative, qui a pu bénéficier d’un programme d’achat et de rénovation de la SCHL. Les travaux de rénovation furent entrepris pour rehausser la qualité des logements et, en 1976, après plusieurs rebondissements et efforts particuliers, la Coopérative reçut le prestigieux prix Orange de la Société d’architecture de Montréal pour avoir réussi à préserver ces bâtiments typiques des années 1910 à 1930, grâce aux efforts de mobilisation des habitants du quartier désireux de conserver et de préserver leur patrimoine et leur vie communautaire.
Aujourd’hui, la coopérative d’habitation Le Village de Côte-des-Neiges, est plus que jamais une source d’inspiration dans la crise du logement que nous connaissons. Elle fut non seulement la première coopérative d’habitation à naître sur l’île de Montréal, mais, cinquante ans plus tard, elle est aussi la preuve vivante qu’une coopérative peut perdurer dans le temps, tout en offrant des logements abordables de qualité. Cet organisme a permis de créer un milieu de vie convivial où différentes familles, de toutes origines et parfois même d’une génération à l’autre, se côtoient et collaborent pour former une communauté tissée serrée, à l’image de leurs prédécesseurs qui se sont battus, il y a 50 ans, pour continuer à habiter ces mêmes logements.
Le 20 septembre 2025, la Coop fêtait son 50e anniversaire de fondation. La Société d'histoire s'est impliquée notamment en présentant une affiche des bâtiments de la Coop tels qu'ils étaient en 1975. Pour revivre cette page d'histoire de la Côte-des-Neiges, nous avions aussi reproduit des pancartes ayant servi aux locataires lors de leurs manifestations. C'est ainsi qu'ils ont réussi, en bout de ligne, à conserver leurs logements parfaitement adaptés à la vie familiale et communautaire.
Sources et références :
Archives de la coopérative d’habitation Le Village de Côte-des-Neiges. Photos (photos noir et blanc de Claire Beaugrand-Champagne).
BAnQ. Atlas of the City of Montreal and vicinity. E. Goad, 1912, plan 226. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2244204?docref=M2MwHmljbfnL0dNCEDmM5g
Côte-des-Neiges. Un village qui meurt. La Presse, 4 juin 1964.
Illustration couleur de Sylvain Rousseau.
John Swail (1800-1880) (photo) est un cultivateur originaire du nord de l’Angleterre, qui viendra s’installer dans la Côte-des-Neiges, en 1858. Son fils, James Swail (1837-1921), lui aussi cultivateur, deviendra maire de Côte-des-Neiges, en 1893, et sera réélu par acclamation, en 1895. La famille Swail possédait une immense terre, recouverte de vergers et de forêt, qui s’étendait du chemin de la Côte-des-Neiges jusqu’à la carrière de la rue Bellingham (CEPSUM/Vincent-d’Indy), entre l’avenue Lacombe et le cimetière (carte de 1879). Ce domaine portait le nom de Rockland Heights. Le cercle blanc, sur la carte, indique l’endroit où était située la demeure familiale, au bout de l’allée faisant suite à l’avenue Swail. On retrouve ici une rare photo de la maison de ferme de la famille Swail.
Dès 1876, la famille Swail effectua le lotissement d’une partie de ses terres, entre Côte-des-Neiges et Decelles, pour former le village original de Côte-des-Neiges (carte de 1876).
En 1906, une grande partie du domaine fut vendue à la Northmount Land Company qui continua le développement immobilier du secteur, jusqu’à ce que l’Université de Montréal entreprenne ses travaux de construction dans le quartier, vers 1928, juste avant la crise économique. La crise entraînera toutefois des délais importants dans la construction de l’édifice et l’Université n’accueillera ses premiers étudiants qu’en 1943.
Vers 1907, la Northmount Land Co. a fait faire ce dessin montrant une partie de cet ancien domaine (encerclé en blanc) dans son environnement de l’époque (image).
On retrouve encore aujourd’hui le nom de la famille Swail dans celui d’une avenue située du côté sud du parc Jean-Brillant. L’allée, qui donnait accès au domaine de la famille Swail, faisait suite à cette avenue, située entre le chemin de la Côte-des-Neiges et l’avenue Decelles. Au début du 20e siècle, la maison de ferme de la famille Swail fut convertie, par les familles Girard* et Lymburner, en une immense demeure, qui portera le nom de villa Mont-Royal (photo).
On pouvait facilement reconnaître l’entrée de la villa Mont-Royal, grâce aux deux sculptures de lions (photo) à l’entrée, sur l’avenue Decelles, dans l’axe de la rue Swail. Ces lions, qui font partie de la mémoire collective des anciens villageois, seraient aujourd’hui situés devant l’entrée des HEC (pavillon Decelles) et la résidence serait près de la Faculté de droit, un peu plus haut dans la montagne.
* Note :
Description de la villa Mont-Royal (texte tiré des archives de la SHCDN)
Au début du 20e siècle, Alfred Girard, avocat, ex-député de Rouville et, à l'époque, protonotaire à la cour supérieure de Montréal, achète le domaine. Il transforme la maison en résidence de prestige (circa 1905).
Deux socles de pierre surmontés de lions finement sculptés par le sculpteur Émile Brunet de la Côte-des-Neiges, bornent l'entrée et une longue allée encadrée d'ormes majestueux mène à la villa Mont-Royal. C'est une maison de 25 pièces, large hall, salon, boudoir, jardin d'hiver, salle à manger, salle à déjeuner, cuisine au rez-de-chaussée et, à l'étage, plusieurs chambres à coucher et salles de bains.
La famille d'Alfred Girard et de son épouse Albina habiteront la villa jusqu'en 1916. On y retrouvera leur fille Gisèle, leurs quatre fils, Rouville, Roger, Conrad et Wilfrid, leur beau fils Fabius Ruel (veuf de l'aînée Gertrude) avec sa fille Réjeanne ainsi qu'Eugénie Corbeil, la dame de compagnie de madame Girard. Les domestiques habitaient le deuxième étage.
Sources et références :
Ancestry. Arbre Rousseau-Massicotte. Site généalogique. https://www.ancestry.ca
Archives de la famille Malbeuf. Photo du lion.
Archives de la Société d’histoire de Côte-des-Neiges. Photo de la maison de ferme. Dossier Arthur Desmarais et Philippe Paquette (description de la villa Mont-Royal.
BAnQ. Atlas of the city and island of Montreal. Hopkins H. W. (1879), p. 90. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2244120?docref=y53RAFx3jjdtrzqm3r69HQ
BAnQ. Northmount. The Standard. Illustrated supplement. Montréal, 11 mai 1907, p. 7. https://diffusion.banq.qc.ca/pdfjs-3.10.111-dist_banq/web/pdf.php/TSAO2dOL8WzZBM1mRsKJYg.pdf
BAnQ. Plan of part of the property belonging to the heirs Swail situate in the village of Côte-des-Neiges. Illustration. Montréal, 13 juin 1876. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/3394744?docsearchtext=The%20heirs%20Swail
Find a grave. Photo de John Swail. https://www.findagrave.com/memorial/108959201/john-swail
La maison des Boileau (de l’avenue Swail, près du coin de l’avenue Decelles) était un lieu de prédilection pour les enfants que nous étions. Non pas que l’accueil de grand-papa y était toujours des plus rassurants. Grand-père Boileau (Omer) était plutôt de petite taille, mais solide, trapu, comme taillé à la hache ; style paysan habitué aux durs labeurs des champs, la peau burinée et cuite par le soleil.
Il avait cultivé, avant que j’aie l’âge de m’en souvenir (au début des années 1940), une bande de quelques arpents de terre qui partait du chemin de la Côte-des-Neiges, où était érigée la maison de ferme (photo), à proximité de ce qui est devenu la rue Jean-Brillant, et s’allongeait derrière le collège Notre-Dame jusqu’à un vaste terrain occupé par des installations militaires.
Malheureusement, la terre ne lui appartenait pas, il n’en était que le locataire. Au prix où en est rendu le pied carré de terrain dans le coin, nous serions riches aujourd’hui, si cette terre avait fait partie du patrimoine familial.
À l’époque où je l’ai connu, grand-papa était à la retraite de son emploi à la Ville de Montréal. L’été, il occupait ses journées à cultiver son jardin (photo), à fumer paisiblement sa pipe sur le balcon situé sur le côté de la maison et sans doute aussi à taquiner gentiment grand-maman. L’hiver venu, il faisait un peu la même chose, sauf les travaux du jardin, bien sûr. Il établissait son quartier dans la cuisine, tout au fond, entre la table, le garde-manger et la fenêtre.
Et alors, l’accueil de mon grand-père ? Quand nous arrivions, accompagnés ou non de nos parents, il se dressait derrière la table et nous apostrophait invariablement, sur un ton bourru avec ces mots : « Qu’essé que vous venez faire icitte vous autres ? » de sa voix aux sonorités rocailleuses. Nous nous figions un peu malgré l’habitude, alors que notre grand-mère (Joséphine) intervenait : « Voyons Omer ! Tu vas leur faire peur à ces enfants ! ». Et nous, nous faisions semblant d’être terrifiés. Mais tous, grand-papa, grand-maman et nous, nous étions bien conscients que c’était un jeu, un rituel auquel nous nous conformions volontiers, mais qui ne portait pas à conséquence. Nous avions d’ailleurs bien du plaisir à ce petit jeu et à tout ce qui s’en suivait fréquemment.
Je me souviens que grand-papa aimait continuer à tenter de nous faire peur en nous racontant « l’histoire des ours ». Il s’agissait bien sûr d’un conte qu’il improvisait et qui, par conséquent, subissait d’importantes variations d’une fois à l’autre. Mais on retrouvait invariablement un ours énorme qui hantait les bois et s’attaquait à ces pauvres bûcherons qui, malgré leurs efforts, ne parvenaient jamais à échapper aux griffes et aux crocs du monstre. Quand cela devenait trop macabre ou trop sanglant, grand-mère intervenait encore pour mettre fin au récit, bien malgré nous toutefois, car, comme tous les enfants, nous adorions ces histoires qui nous faisaient passer des frissons le long de l’échine.
Pour se faire pardonner peut-être, quand il faisait beau, l’été, grand-papa descendait avec nous le long de l’escalier du côté pour aller faire un tour du jardin. On trouvait d’abord, à l’entrée du terrain, tout près du trottoir, la vieille souche d’un orme très ancien et énorme ; elle avait été creusée et formait comme une grande vasque que grand-papa remplissait au printemps de fleurs de toutes les couleurs. Cela produisait un effet des plus charmants, qui faisait s’arrêter les passants admiratifs. Puis, un peu en retrait, venaient les diverses plantations de légumes, chaque variété bien alignée dans son petit emplacement. En saison, cette visite se terminait par la dégustation que nous attendions avec impatience : nous étions autorisés à tirer sur la queue d’une carotte que nous allions débarrasser de sa terre d’origine en la lavant à un vieux robinet derrière la maison. C’est avec un plaisir chaque fois renouvelé que nous dégustions notre carotte toute fraîche qui n’avait pas transité par l’épicerie du coin.
Ma grand-mère Boileau (Joséphine) a donné naissance à quinze enfants (photo). J’en ai connu onze ; les quatre autres sont morts en bas âge ou de toute façon avant que j’aie atteint l’âge de m’en souvenir. Parmi tous ceux qui survécurent, il y eut l’aînée, ma mère, Laurette, qui fut suivie de Fernand, puis Justine et Madeleine, Paul, mon parrain et Marguerite, ma marraine, ensuite Jean-Louis et Reina, Thérèse et Roger et enfin, le benjamin, mon oncle Guy. Cela faisait beaucoup de monde autour de la table familiale et beaucoup de prénoms à se souvenir. Il paraît qu’à l’occasion de la visite de paroisse d’un vicaire et, alors que ma grand-mère était absente, c’est à mon grand-père qu’incomba la tâche de présenter ses rejetons au visiteur. Quand arriva le tour du cadet, mon grand-père fut victime d’un trou de mémoire et, après avoir vainement fouillé dans sa mémoire, c’est sur le prénom béni de Joseph que Guy reçut la petite tape cléricale du vicaire sur le crâne.
Sources et références :
Archives de la famille Lefebvre. Photos de la famille Boileau.
Archives de la Société d’histoire de Côte-des-Neiges. Photo de la maison de ferme.
Lefebvre, G. (2024). Côte-des-Neiges, le village de mon enfance.
Au début du 20e siècle, la population du village de Côte-des-Neiges est formée d’une grande quantité de menuisiers et d’entrepreneurs. Avec la présence du cimetière Notre-Dame-des-Neiges à proximité, il y a encore beaucoup de tailleurs de granit et de jardiniers, mais on voit apparaître plusieurs plâtriers, maçons, peintres et plombiers. Le village, en plein développement, est devenu un quartier de Montréal. Il y a donc des employés municipaux, des pompiers et des policiers. On développe des infrastructures et des logements.
Félix Lebuis arriva à la Côte-des-Neiges vers 1894. Il devint le second gardien de la pompe à incendie, après Xavier Boileau. Au début du 20e siècle, il devint menuisier, puis entrepreneur dans le domaine du terrassement. Félix, aidé de ses fils, participera notamment à des aménagements paysagers autour de l’Oratoire (image).
En 1931, le recensement indique que Félix est toujours un « poseur de tourbe ». Son fils Oscar est devenu gérant du garage familial de l’avenue Gatineau, auquel travaillent ses frères Léandre (photo), Raoul et Donat, qui sont tous mécaniciens.
En 1921, Exélus Lefebvre (photo) loue un logement de la famille Ladouceur, sur l’avenue Gatineau. Ce charretier épousera Léa Lebuis (photo) l’année suivante, à l’église Notre-Dame-des-Neiges. Léa Lebuis était la fille de Félix Lebuis.
Dans les années 1930, Exélus abandonna son métier de charretier pour devenir briquetier et contremaître. Il participa à la construction de l’Université de Montréal (photo). Le couple vécut jusqu’en 1966 dans une maison de l’avenue Swail, qui fut expropriée pour aménager le parc Jean-Brillant.
Sources et références :
Archives de la famille Lefebvre. Photos d’Exélus Lefebvre et de Léa Lebuis.
Archives de la Société d’histoire de Côte-des-Neiges. Photo du camion des Lebuis.
Archives de l’Université de Montréal. Fonds Service de l'équipement, D0033/1fp04101, 30 octobre 1931.
Rousseau, S. (2025). Histoire de la Côte-des-Neiges - Les premiers artisans.
Souvenir de l’oratoire Saint-Joseph. Feuillet de la Federated Press, Montréal.
L’histoire d’un quartier, ce sont avant tout les gens qui l’ont façonné et ceux qui s’efforcent de ne pas l‘oublier. Pierre Ramet était l’un de ces passionnés, un véritable gardien de la mémoire. Arrivé de France, il est tombé amoureux de l’histoire du Québec et s’est investi corps et âme dans la préservation du patrimoine de Côte-des-Neiges, son quartier d’adoption. Son engagement, sa curiosité et son amour du passé ont laissé une empreinte indélébile.
Pendant des années, à la tête de la Société d’histoire de Côte-des-Neiges, Pierre a exploré chaque recoin du quartier, fouillé les archives et recueilli les témoignages des anciens. Il aimait raconter comment ce coin de Montréal avait évolué, comment il s’était transformé avec l’arrivée des nouvelles générations. Pour lui, chaque bâtiment, chaque rue avait une histoire à partager, et il ne ménageait aucun effort pour que ces récits ne tombent pas dans l’oubli.
Mais Pierre n’était pas seulement un chercheur ou un archiviste. Il avait aussi un talent rare : celui de donner vie à l’histoire. À travers ses reproductions miniatures de mobilier québécois ancien, il faisait revivre le quotidien d’autrefois. Ces objets, réalisés avec un soin méticuleux, étaient bien plus que des pièces d’artisanat : ils étaient des fragments de mémoire, des fenêtres ouvertes sur le passé.
Son amour pour l’histoire ne se limitait pas aux livres et aux objets. Il était aussi un homme de terrain. Lors des fouilles archéologiques menées avant la destruction du faubourg Sainte-Marie, il a travaillé sans relâche pour sauver ce qui pouvait l’être. Il savait que chaque artefact, aussi petit soit-il, racontait une part précieuse de notre histoire commune.
Grâce à Pierre Ramet, de nombreuses pages du passé de Côte-des-Neiges ont été préservées et partagées. Son héritage est immense : des écrits, des objets, des récits qui permettent aux générations futures de mieux comprendre d’où elles viennent. Son départ, en 2022, a laissé un grand vide, mais son travail demeure un phare pour tous ceux qui, comme lui, croient à l’importance de la mémoire.
L’histoire n’est pas qu’une affaire de dates et de faits. Elle vit à travers ceux qui la racontent et la font aimer. Pierre Ramet était l’un de ces passeurs d’histoire, et son œuvre continue d’enrichir Côte-des-Neiges. Puisse-t-elle inspirer d’autres passionnés à poursuivre sa mission : préserver le passé pour éclairer l’avenir.
Archives de la famille Ramet
Bonneau, D. La revanche de Tom Pouce. La Presse, 4 octobre, 1992, p.K1. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2184715?docsearchtext=Pierre%20Ramet
Joseph Brunet (1858-1945) était sculpteur et manufacturier de monuments funéraires (photo). Il possédait une carrière de granit dans les Laurentides. Son atelier était situé sur le chemin de la Côte-des-Neiges (cadre rouge sur la carte), entre les locaux du fleuriste McKenna (aujourd’hui centre funéraire Côte-des-Neiges) et le chemin Shakespeare (aujourd’hui Remembrance). Entre 1900 et 1906, un peu avant l’annexion à la Ville de Montréal, il fut aussi maire de Côte-des-Neiges.
En 1907, une annonce en première page du journal La Presse (image) mentionne qu’un gros bloc de granit en provenance de la carrière de Joseph Brunet, à Saint-Philippe d’Argenteuil, avait été livré à l’atelier de Joseph Brunet. Il servit à fabriquer le monument de Raymond Préfontaine (photo), ancien maire de Montréal. Le bloc de granit fut tiré par 36 chevaux. Le granit de Joseph Brunet était livré à la gare de Côte-des-Neiges, près de la rue Jean-Talon. Il fallait donc que la marchandise soit transportée en remontant le chemin de la Côte-des-Neiges, vers le sud, jusque vers l’atelier du sculpteur. Sur la base du monument, on remarque la précision du bas-relief taillé dans le granit par Joseph Brunet. L’obélisque de 10 mètres (32 pieds) de hauteur s’appuie sur la base du monument, d’une hauteur de 3 mètres (10 pieds).
Sur les deux prochaines photos, on aperçoit Joseph Brunet dans son atelier du chemin de la Côte-des-Neiges avec ses tailleurs de pierre ainsi que les monuments, fabriqués sur place, qui étaient exposés à proximité.
Sur cette photo prise vers 1911, on voit Joseph Brunet devant sa demeure du 663, chemin de la Côte-des-Neiges, avec son épouse, Lucie Larin, et leurs quatre enfants, dont leur fils Léopold, au centre, et leur fille aînée, Alice, à droite. Cette maison est identifiée par un point bleu sur la carte et sur l’autre photo plus bas. L’atelier de Joseph Brunet est identifié par un point vert. L’angle de la prise de vue de la photo, avec le joueur de tennis à l’avant-plan, est représenté par la flèche blanche sur la carte.
Une des œuvres les plus surprenantes de Joseph Brunet est sans doute le monument de la famille O’Neill (photo), surmonté de la statue de Saint-François d’Assise. On a peine à croire que la dureté du granit puisse permettre au sculpteur de découper des traits aussi fins, permettant ainsi de donner une expression quasi humaine à ce bloc de roc. Les sculptures de Joseph Brunet sont certainement non seulement les plus belles, mais aussi les plus durables du cimetière.
Son neveu, Émile Brunet, s’est, par la suite, distingué, notamment à travers ses œuvres qui parsèment le cimetière. Émile eut une carrière internationale. Il étudia à Paris et à Chicago. Ses œuvres se retrouvent un peu partout, notamment à Ottawa, à Québec et à Montréal.
En continuant sans cesse de défricher l’histoire de la Côte-des-Neiges, de ses artisans et de ses familles, nous découvrons de plus en plus d’information à travers la généalogie, les cartes, les annuaires, les journaux et les photos.
Ainsi, nous apprenons vraiment comment nos ancêtres ont contribué à bâtir notre histoire. De plus, en documentant progressivement une partie de notre histoire, en l’analysant et en la partageant, nous faisons découvrir des métiers, des familles, des lieux de vie, des anecdotes, des œuvres et des artéfacts. En découvrant et en faisant découvrir ces pans de notre histoire, nous contribuons à en faire perdurer les souvenirs.