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Société d'histoire

La toponymie du territoire

Le territoire de la Côte-des-Neiges 

Par Sylvain Rousseau - janvier 2023 (mise à jour avril 2024)

La Côte-des-Neiges a été fondée le 8 avril 1698 par les Sulpiciens. Nous fêtons donc le 326ième anniversaire de ce territoire de l’île de Montréal en 2024.

Au départ, les Sulpiciens lui donnèrent le nom de Côte Notre-Dame-des-Neiges. Il est intéressant de voir comment l’arpenteur et géographe Gédéon de Catalogne divisa le territoire de la Seigneurie de l’île de Montréal sur la carte de 1702 (voir plus bas).

 

Cette configuration montre clairement l’axe principal des terres de la Côte Notre-Dame-des-Neiges (no. 4) qui est selon un axe est-ouest perpendiculaire au ruisseau alors que les autres terres de l’île s’étendent selon un axe nord-sud (flèches rouges). Ainsi les côtes se trouvent toutes parallèles au fleuve sauf celle de Notre-Dame-des-Neiges (lignes pointillées.)

 

Les Sulpiciens distribuèrent 37 terres le long du ruisseau Notre-Dame-des-Neiges et chacune d’elles avait approximativement une superficie de 2 arpents (environ 110m) par 20 arpents (environ 1,1km). Ceci permettait aux censitaires d’avoir un accès à l’eau pour cultiver leur terre et installer leur tannerie tout en favorisant une culture en plateau.

De façon générale, les terres du côté est du chemin de la Côte-des-Neiges se rendaient jusqu'à environ l'avenue Vincent-d'Indy actuelle alors que du côté ouest, elles se rendaient environ jusqu'à l'avenue de Westbury.  

Parmi les premiers censitaires, il faut mentionner Pierre Raimbault, marchand et notaire, qui donnera son nom au ruisseau et Pierre Hay, maître-maçon et sculpteur, dont le fils sera l’un des premiers tanneurs de la Côte-des-Neiges. Les familles Berthelet et Desforges font partie de ces familles pionnières qui ont décidé de longtemps rester sur ce territoire ou d’y revenir.

On peut aussi observer que les Sulpiciens ont distribué des terres dans la Côte Sainte-Catherine (Outremont (1875) - no.5) depuis 1694 et dans la Côte Saint-Pierre (Notre-Dame-de-Grâce (1850) – no.6) depuis 1684. Cette carte ne montre pas encore de concessions à Côte Saint-Luc correspondant en partie au territoire actuel de Notre-Dame-de-Grâce.

Les cartes suivantes permettent de bien comprendre l’évolution des délimitations entre les quartiers Côte-des-Neiges, Notre-Dame-de-Grâce et Outremont.

Quant au découpage plus précis du territoire, il faut consulter la carte de 1879 (voir plus bas) qui permet de voir plus précisément le contour de la Côte-des-Neiges en fonction des avenues et des rues actuelles inscrites en blanc. On constate qu’il n’y a qu’un seul village de la Côte-des-Neiges qui s’étend surtout le long du ruisseau et du chemin de la Côte-des-Neiges à partir de la barrière située à l’est jusque presqu’à l’intersection des autoroutes 40 et 15 à l’ouest. John Swail a commencé à vendre une partie de ses terres au sud-ouest pour former le centre du village dont une partie est devenue aujourd’hui le parc Jean-Brillant.

A partir de 1889, le territoire de la Côte-des-Neiges sera divisé en deux par le chemin de la Côte Sainte-Catherine pour former les villes de Notre-Dame-des-Neiges et de Notre-Dame des-Neiges Ouest (bas de la côte). La carte de 1912 (voir plus bas) montre la configuration du territoire à la suite de l’annexion à la Ville de Montréal. La ville de Notre-Dame-des-Neiges est devenue le quartier Mont-Royal et la ville de Notre-Dame-des-Neiges Ouest, le quartier Côte-des-Neiges.

D’autre part, le village de Côte Saint-Antoine s’est détaché du territoire de Notre-Dame-de-Grâce en 1895 pour devenir la ville de Westmount en 1905.

Finalement, sur la carte de 1920 (voir plus bas), le quartier Côte-des-Neiges (no.24) fait partie de Notre-Dame-de-Grâce. Cette première fusion des quartiers Côte-des-Neiges et Notre-Dame-de-Grâce a duré de 1916 à 1921. Il faut noter que la chapelle Notre-Dame-des-Neiges a fait partie de la paroisse Notre-Dame-de Grâce entre 1867 et 1901.

Cette carte nous montre aussi le secteur de ville Mont-Royal, le tracé de l’hippodrome Blue Bonnets (1906) ainsi que le trajet en rouge des tramways. Il contient le plan d’aménagement du territoire de la Northmount Land Co. avec un lac à l’emplacement du futur pavillon principal de l’Université de Montréal.

Note*: Le tracé du tramway en rouge correspond au tracé initial du chemin de fer de la Montreal Park & Island (1894) qui passait par le chemin de la Côte Sainte-Catherine, les avenues Bellingham (Vincent d’Indy), Maplewood (Édouard-Montpetit) et Decelles ainsi que le chemin de la Reine-Marie. On voit qu’il y a finalement une nouvelle ligne de tramway qui traverse la montagne par le chemin de la Côte-des-Neiges.

Aujourd’hui, le territoire de la Côte-des-Neiges au sein de l’arrondissement Côte-des-Neiges –Notre-Dame-de Grâce a encore un peu évolué comme on peut le voir sur la carte (plus bas). Le secteur no.1 correspond au haut de la Côte qui s’étend au sud jusqu’à l’autoroute Décarie et le chemin de la Côte Saint-Luc. A l’est, le territoire est délimité par le cimetière Notre-Dame-des-Neiges et le chemin Remembrance. On a toujours l’avenue Vincent d’Indy et le chemin de la Côte Sainte-Catherine aux limites nord et ouest.

Le bas de la Côte (no.2) débute au chemin de la Côte-Sainte-Catherine jusqu’à la rue Jean-Talon et boulevard Décarie avec l’avenue de Vimy comme limite nord.

Le secteur du Triangle (Namur-de-La Savane) et de l’ancien Hippodrome Blue Bonnets (no.3) s’étend dorénavant jusqu’à la gare de triage du Canadien Pacifique et aux extrémités de la rue Paré et de l’avenue Royalmount.

Le secteur Glenmount (no.4) se situe au nord de Jean-Talon entre le chemin de la Côte-des-Neiges et un peu au-delà de l’avenue Wilderton.

Finalement, au sud-ouest du boulevard Décarie, on retrouve le secteur Snowdon (no.5) qui est adjacent à Hamstead, Côte-Saint-Luc et Notre-Dame-de-Grâce au sud.

Pour des détails encore plus précis sur le contour actuel de l'arrondissement, cliquez sur la carte interactive de la Ville de Montréal dans la section Sources (plus bas).

Texte et recherche Sylvain Rousseau

 

Sources : BAnQ Atlas Hopkinks 1879, Goad 1912 et Lovell 1920, Wikipedia

https://www.erudit.org/.../1984-v28-n73-74.../021647ar.pdf

Carte interactive de la Ville de Montréal

 

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Que signifie Jean Brillant dans la toponymie du quartier?

Par Sylvain Rousseau - avril 2024 (mise à jour mai 2024)

Lors de mes promenades guidées de la Côte-des-Neiges, on me demande souvent d’où vient le nom de la rue Jean-Brillant ou du parc Jean-Brillant et ce qu’il signifie pour notre quartier.   

Heureusement, le site du Gouvernement du Canada  documente très bien les exploits de nos soldats canadiens, dont ceux du lieutenant Jean Brillant (1890-1918) (photo) qui s’est distingué lors de la Première Guerre mondiale. Il a courageusement mené plusieurs attaques audacieuses pour neutraliser des mitraillettes allemandes, sauvant ainsi la vie de plusieurs de ses compatriotes.  

Dans un article de l’Encyclopédie canadienne, on mentionne que le Corps expéditionnaire canadien, duquel faisait partie Jean Brillant, lança une attaque-surprise dans la nuit du 8 août 1918 contre la 4e Armée allemande.  Malgré ses nombreuses blessures, le lieutenant Jean Brillant continua à se battre courageusement le lendemain avant de tomber d’épuisement, ayant perdu beaucoup de sang. Il mourut le 10 août 1918. On lui décerna la croix de Victoria à titre posthume pour souligner son courage ayant mené à cette première importante victoire des Alliés lors de la Première Guerre mondiale.  La bataille d’Amiens (peinture) fut finalement remportée par les Alliés et marqua le début de la fin pour les Allemands.

Un livre intitulé Le dernier assaut (image), publié en 2020, décrit Jean Brillant comme « un homme humble, mais d’exception, qui occupe une place discrète dans notre mémoire collective ». Ce livre tente de faire la lumière sur la place de cette guerre auprès des Canadiens français.

L'auteur mentionne que, pour commémorer les exploits de Jean Brillant, la succursale Jean-Brillant de la Légion canadienne est créée par les Fusiliers Mont-Royal (Le progrès du Golfe 31 décembre 1930). Il s'agit d'une première marque de reconnaissance à Montréal de ce héros canadien-français. En 1969, son frère Julien-André, qui était un homme d'affaires et politicien de Rimouski, fera mettre en place par la Légion canadienne (succursale Jean-Brillant) un monument à la mémoire de Jean Brillant au parc de la Côte-des-Neiges près de la rue Jean-Brillant.       

Du point de vue de la toponymie, la Ville de Montréal mentionne que le nom de la rue Jean-Brillant a été attribué en 1933. Or, on observe sur la carte de 1940 (image), le tracé de la rue Jean-Brillant qui semble être encore à l’état de projet, entre les avenues Westbury et Victoria. En 1932, les Sœurs Grises avaient installé leur Institut Nazareth pour les personnes aveugles sur le terrain délimité par le chemin Queen Mary et les avenues Victoria, Lacombe et Lavoie. En 1940, ayant trouvé un emplacement plus approprié, elles louèrent cet emplacement à l’Armée de l’air du Canada.

Sur la photo de 1940, on assiste à une cérémonie de l’Armée de l’air sur une place à l’arrière du bâtiment principal, avec vue vers l’est. En plein centre, on voit le hangar pour avions et l’Hôpital St. Mary derrière le bâtiment principal. À gauche, on peut apercevoir un drapeau de la Royal Canadian Air Force (image).    

Compte tenu de l'absence de piste de décollage et d'atterrissage, il est possible que le hangar servait de salle d'exercice et peut-être de centre de formation pour les responsables de l'entretien des avions. On peut envisager que l'entrepôt contenait un prototype d'un des avions d'entraînement de la Royal Canadian Air Force fabriqués au Canada.

Parmi ceux-ci, le bombardier Avro Anson était fabriqué à Montréal (photo).  Plusieurs bombardiers de la seconde guerre mondiale étaient relativement petits de sorte qu'ils pouvaient facilement être installés dans ce type de hangar.    

Sur la carte de 1954 (image), on constate que des baraquements militaires (photo) (en jaune sur la carte) ont été construits à l’arrière du bâtiment principal, probablement au cours de la Seconde Guerre mondiale. Le bâtiment principal, renommé Queen Mary Veterans Hospital, est devenu un hôpital pour les vétérans qui ont été blessés au combat (photo de 1947). Le hangar pour avions de la carte de 1940 est devenu la salle d’exercice du Régiment de Châteauguay (4e Bataillon du Royal 22e Régiment). Ce bâtiment existe encore aujourd’hui au bout de la rue Lavoie (photo), mais n’est plus occupé par le Royal 22e Régiment.  

Jean Brillant a aussi représenté son bataillon lors du couronnement de George V à Londres en 1911. Avec ce premier voyage à l'étranger, il s'ouvrait sur le monde. Il a donc pu voir en personne la reine Marie dont le nom est entré la même année dans la toponymie de la Côte-des-Neiges avec le chemin Queen-Mary.  Avec la succursale Jean-Brillant de la Légion canadienne, le nom de Jean Brillant cotoyera le Queen Mary veteran's hospital tout comme sa rue qui sera parallèle au chemin Queen-Mary. C'est d'ailleurs l'époux de la reine Marie, le roi George V, qui remettra, quelques années plus tard, la croix de Victoria à la famille de Jean Brillant.  Tel que mentionné par Luc Bertrand dans le livre Le dernier assaut, en allant voir le couple royal à Londres en 1911, Jean Brillant était loin de se douter qu'il allait recevoir du roi une médaille britannique qui n'avait jamais encore été remise à un militaire canadien-français.       

Dans le Petit journal du 20 novembre 1949, on indique que le major Robert Hainault, gravement blessé à Dieppe en 1942, est président de la succursale Jean-Brillant de la Légion canadienne, probablement située à cet endroit. Aujourd’hui, le bâtiment du 4565, chemin Queen Mary, incluant cette annexe, est devenu l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM).

À la fin des années 1950, la rue Jean-Brillant, toujours interrompue à ce jour entre les avenues Victoria et Lavoie, sera prolongée vers l’est, de l’avenue Isabella jusqu’au chemin de la Côte-des-Neiges pour desservir l’école des infirmières et surtout la nouvelle urgence de l’Hôpital St. Mary. Cette rue viendra alors couper le terrain de jeux (pointillé rouge sur photo de 1958) qui se situait alors au niveau des bâtiments actuels de la Maison de la culture et de la librairie Renaud-Bray. La partie nord de ce terrain de jeux, située à l'emplacement actuel de la Maison de la culture, sera conservée pendant quelques années. Puis, vers 1967, la rue Jean-Brillant sera une fois de plus prolongée en ligne droite vers l’est pour remplacer les rues Claude, Albani et Tremblay. C’est à cette époque aussi qu’on aménagera le parc Jean-Brillant, au sud de la rue du même nom, entre les avenues Decelles et Gatineau. 

En résumé, le premier segment de la rue Jean-Brillant a été développé au début des années 1940 entre les avenues de Westbury et Victoria. À l’est du carrefour de Jean-Brillant et Victoria, l’Armée de l’air canadienne s’installa à cette époque dans un bâtiment qui deviendra l’Hôpital des Vétérans (photo de 1968). Le Régiment de Châteauguay, faisant partie du Royal 22e Régiment, s’installa à l’arrière du bâtiment principal dans les années 1940.

D’abord membre des Fusiliers du Saint-Laurent, dans le 189e Bataillon d’infanterie du Corps expéditionnaire canadien (CEC), Jean Brillant fut muté au 22e Bataillon d’infanterie du CEC (renommé plus tard le Royal 22e Régiment) formé de volontaires francophones, lors de la bataille d’Amiens. Lors de cette bataille, Jean Brillant fut prêt à sacrifier sa vie pour la victoire de sa patrie.

Tout comme la rue Jean-Brillant au coin de l’avenue Victoria, le tracé de la vie de Jean Brillant a été interrompu par des activités militaires à l’est. Il est un des rares militaires francophones à avoir reçu la croix de Victoria britannique (photo), symbole de courage et de sacrifice. Cette croix fut instituée en 1856 par un arrêt royal de la reine Victoria pour récompenser les actes de bravoure, d’abord durant la guerre de Crimée, puis dans les guerres subséquentes. C’est aussi en l’honneur de Victoria, reine d’Angleterre, que la Ville de Montréal décida en 1874 de nommer une des avenues de la Côte-des-Neiges.

C’est donc en explorant l’histoire des alentours du carrefour de la rue Jean-Brillant et de l’avenue Victoria que l’on trouve certains éléments de l’histoire qui nous permettent de mieux comprendre comment Jean Brillant a tracé son chemin dans la toponymie du quartier.

Jean Brillant, ce héros de guerre, symbolise le courage des militaires canadiens qui ont sacrifié leur vie ou qui ont été blessés pour notre pays. À partir de 1940, plusieurs centaines de militaires du Royal 22e Régiment ont été en devoir dans les divers bâtiments militaires situés sur le tracé de la rue Jean-Brillant. Nous avons mentionné le major Robert Hainault, membre des Fusiliers Mont-Royal, qui a été président de la succursale Jean-Brillant de la Légion canadienne à cet endroit. Plusieurs autres militaires ont été soignés à l’Hôpital des Vétérans, juste à côté.

En plus de cette présence militaire dans le quartier qui a certainement été inspirée par les exploits de Jean Brillant, il ne faut pas oublier que plusieurs enfants de la Côte-des-Neiges ont participé aux deux grandes guerres mondiales. C’est le cas de mon oncle Jean-Marie Rousseau (1921-1944) de la Côte-des-Neiges qui a aussi été lieutenant dans le Royal 22e Régiment.  On le voit avec sa fiancée, en 1944, sur une photo prise devant la maison familiale de l’avenue Decelles (on voit la tour de l'Université à gauche), près de l’actuelle rue Jean-Brillant avant son départ pour l'Italie. Ce lieutenant du Royal 22e Régiment mourra le 22 octobre 1944 à l'âge de 22 ans après avoir reçu, tout comme Jean Brillant, un éclat d'obus lors d'une contre-attaque allemande. Quelques jours auparavant, les Alliés avaient pris la ville de Cesena près de la rivière Savio, endroit où il a d'ailleurs été enterré.  J’ai ajouté plus bas la photo de la Croix du souvenir et de son écusson.

Jean Brillant a été une source d’inspiration pour tous ces militaires. Dans la toponymie, ce nom transcende l’homme courageux qu’il a été. À travers le Royal 22e Régiment, il symbolise le courage de tous les militaires canadiens-français qui sont allés à la guerre, de ceux qui y ont été blessés et de ceux qui n’y sont pas revenus.

Pour moi, la rue Jean-Brillant, c’est la rue Jean-Marie Rousseau. Pour d’autres, c’est la rue Robert Hainault ou celle d’un fiancé, d’un mari, d’un frère, d’un fils de la Côte-des-Neiges qui a fait partie du Royal Canadian Air Force, des Fusiliers Mont-Royal ou du Royal 22e Régiment.

Le souvenir de Jean Brillant incarne encore aujourd’hui le courage des Québécois qui veulent aider les autres. Nous n’avons qu’à penser à Jacob Flickinger (photo), militaire retraité du Royal 22e Régiment, tué le 1er avril dernier dans la bande de Gaza alors qu’il participait à une mission d’aide humanitaire pour l'organisme World Central Kitchen. Jacob Flickinger, c’est Jean Brillant.

Difficile de trouver un nom de rue qui puisse être aussi significatif pour tant de personnes et qui puisse toucher autant de familles du Québec et de la Côte-des-Neiges. Cet homme humble et attentionné mérite sa place non seulement dans notre histoire nationale, mais aussi dans celle de la Côte-des-Neiges. Franchement, nous devrions être fiers que Jean Brillant fasse partie de la toponymie de la Côte-des-Neiges, car son nom représente toutes les personnes qui ont eu et qui ont encore le courage de risquer leur vie pour aider les autres, incluant plusieurs Côte-des-Neigien.nes. 

 

 

Sources : BAnQ

Site du Gouvernement du Canada : Jean Brillant - Canada.ca

L’encyclopédie canadienne : La bataille d’Amiens | l'Encyclopédie Canadienne

Wikipedia : Bataille d'Amiens (1918) — Wikipédia (wikipedia.org) et Victoria Cross - Wikipedia

Le dernier assaut, Luc Bertrand, Septentrion 2020

Le progrès du Golfe 31 décembre 1930 (page 4)

Érudit – La vie du lieutenant Jean Brillant

Site de la famille Brillant du Bic

Le petit journal 20 novembre 1949

Le Samedi du 22 août 1942

Site de l’Institut universitaire de gériatrie 

Site du Royal 22e Régiment – avis de décès

Archives SMCDN et archives de la famille Rousseau

 

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Les personnages marquants de la toponymie

Par Sylvain Rousseau - juin 2024

On retrouve dans la toponymie de la Côte-des-Neiges, les noms de plusieurs personnages, dont certains ont non seulement marqué l’histoire de la Côte-des-Neiges et de Montréal, mais aussi celle du Québec et du Canada. Dans cet article, j’ai identifié 16 de ces personnages les plus marquants.

À partir des données disponibles dans les annuaires et les recensements, j’ai énuméré leurs noms selon l’ordre croissant de leur date approximative d’arrivée dans la Côte-des-Neiges. J’ai aussi inclus quelques noms de personnages importants qui n’ont pas vécu dans la Côte-des-Neiges, mais qui en ont influencé l’histoire. Dans plusieurs cas, j’ai tenté aussi de faire ressortir ce que ces personnages symbolisent dans l’histoire de la Côte-des-Neiges.  

 

Simon et Joseph Lacombe (1814)

L’avenue Lacombe traverse les terres de Joseph Lacombe, à l’ouest du chemin de la Côte-des-Neiges et de Simon Lacombe, du côté est. La famille Lacombe est composée de cultivateurs et de tanneurs qui vivaient le long du ruisseau Raimbault (chemin de la Côte-des-Neiges) dès le début des années 1800. Il y a eu trois générations de Simon et de Joseph Lacombe, dont les plus connus sont les suivants : Simon Lacombe (1814-1880) serait celui qui aurait possédé la maison historique Simon-Lacombe située actuellement à l’entrée secondaire du cimetière Notre-Dame-des-Neiges ; en 1906, Joseph Lacombe (1855-1931) était échevin à la Ville Notre-Dame-des-Neiges avant son annexion en 1908 par la Ville de Montréal. On raconte que, lors de l’assemblée du conseil municipal du 29 juillet 1906 à la salle de la pharmacie Northmount, il avait fourni des paniers de framboises de son jardin à tous les participants.

Sur la carte de 1879, j’ai ajouté les tracés actuels de l’avenue Lacombe et du boulevard Édouard-Montpetit, au centre des terres de Joseph et de Simon Lacombe.

 

John Snowdon (1837)

La rue Snowdon traverse les anciennes terres de John Snowdon qui longeaient le boulevard Décarie. John James (Snadon) Snowdon (1834-1914) (photo) est né à Petit-Brûlé près de Saint-Joseph de Mirabel. Son père, d’origine écossaise, y tenait un magasin général. Or, durant la rébellion de 1837, ses parents ont tout laissé derrière eux pour déménager au sud-ouest de la Côte-des-Neiges dans un verger de pommes McIntosh de 60 acres. Son père avait acheté cette terre en 1824 de Pierre Jérôme Hurtubise. Pour des anglophones, cet endroit était beaucoup plus sécuritaire que la région au nord de Saint-Eustache afin d’éviter les raids des Patriotes.  En 1897, il donne une portion de son terrain situé au coin du chemin Queen-Mary et du boulevard Décarie à la Montreal Park and Island Railway à la condition de nommer cet endroit Snowdon Junction.

Patrick McKenna (1847)

L’avenue McKenna a été nommée en l’honneur d’une importante famille de jardiniers de la Côte-des-Neiges. Patrick McKenna (1819-1912) est arrivé d’Irlande en 1847 pour devenir le jardinier de Donald Ross. Celui-ci avait un immense domaine appelé Viewmount qui s’étendait au pied du Mont-Royal, tout le long du chemin de la Côte-des-Neiges, de la barrière à péage jusqu’au cimetière. 

Dès 1852, Patrick McKenna (photo) commença à cultiver les fleurs dans une serre et à les vendre. En 1866, il établira ses serres près du cimetière pour démarrer officiellement la première entreprise de fleuristes du Canada. L’entreprise familiale Fleuriste McKenna est toujours en activité. Son fils James a été conseiller municipal pour la Ville Notre-Dame-des-Neiges. À la suite de l’annexion de la ville à la Ville de Montréal en 1908, James est devenu le premier échevin du quartier Mont-Royal de Montréal. 

 

Félix Lavoie (1851)

Selon la Ville de Montréal, le nom de la rue Lavoie a été donné en l’honneur d’une famille dont plusieurs membres étaient établis à la Côte-des-Neiges. Dans le recensement de 1851, Félix Lavoie est identifié comme un des rares commerçants de la Côte-des-Neiges parmi les familles de cultivateurs.  Selon les annuaires, Félix est l’épicier de la Côte-des-Neiges en 1863. En 1895, les registres indiquent qu’il possède une épicerie au village Notre-Dame-des-Neiges Ouest et Isaac Lavoie en possède une à Ville Notre-Dame-des-Neiges. En 1912, Isaac a toujours une épicerie sur le chemin de la Côte-des-Neiges, au coin de l’avenue Maplewood (devenue Édouard-Montpetit), à l’emplacement actuel de la pharmacie Jean Coutu.

 

Dans la toponymie de la Côte-des-Neiges, la rue Lavoie symbolise la présence des commerçants dans le quartier qui offraient des services de proximité aux cultivateurs et qui en offrent davantage aujourd’hui aux travailleurs, aux étudiants et aux résidents du quartier.

En 1935, lors de l'inauguration de l'arboretum du Collège Notre-Dame, James prit la parole pour souligner que le nouvel aménagement du Collège Notre-Dame lui faisait penser aux vergers qui recouvraient autrefois les flancs du mont Royal (avant l'urbanisation du début du 20e siècle). 

Dans la toponymie de la Côte-des-Neiges, l’avenue McKenna, située à l’emplacement d’anciens vergers, honore la mémoire des nombreux jardiniers qui ont cultivé cette terre fertile, non seulement tous les jardiniers qui ont cultivé des fleurs pour le cimetière, mais aussi tous les artisans qui y ont travaillé. Plus particulièrement, le nom de cette avenue permet de nous souvenir de l’esprit entrepreneurial de cette famille d’Irlandais qui s’est impliquée profondément dans sa communauté et qui a été en mesure de récolter le fruit de ses efforts.

John Swail (1858)

Cette avenue, entre le chemin de la Côte-des-Neiges et l’avenue Decelles, correspond au tracé qui donnait accès au domaine de la famille Swail, nommé Rockland Heights ou Villa Mont-Royal.

Cette immense terre recouverte de vergers et de forêt s’étendait du chemin de la Côte-des-Neiges jusqu’à la carrière de la rue Bellingham (CEPSUM/Vincent-d’Indy), entre la rue Lacombe et le cimetière. On pouvait facilement reconnaître l’entrée de ce domaine grâce aux deux sculptures de lions à l’entrée sur l’avenue Decelles, dans l’axe de la rue Swail. Ces deux lions seraient aujourd’hui situés devant l’entrée des HEC (pavillon Decelles) et la résidence serait près de la Faculté de droit, un peu plus haut dans la montagne.

John Swail (1800-1880) est un cultivateur originaire du nord de l’Angleterre qui viendra s’installer dans la Côte-des-Neiges en 1858 (photo). Son fils James Swail (1837-1921), lui aussi cultivateur, deviendra maire de Côte-des-Neiges en 1893 et sera réélu par acclamation en 1895. Dès 1876, la famille Swail effectue le lotissement d’une partie de ses terres entre Côte-des-Neiges et Decelles pour former le village original de Côte-des-Neiges. En 1906, une grande partie du domaine sera vendue à la Northmount Land Company qui continuera le développement immobilier du secteur jusqu’à ce que l’Université de Montréal entreprenne ses travaux de construction dans le quartier vers 1928, juste avant la crise économique. La crise entraînera toutefois des délais importants dans la construction et l’Université n’accueillera ses premiers étudiants qu’en 1943.

Jérémie Legaré (1861)

Tout comme la rue Lavoie, la rue Légaré est parallèle au chemin de la Côte-des-Neiges, à l’ouest de celle-ci. Elle s’étend entre l’avenue de Courtrai et la rue Jean-Brillant. La famille Legaré est une famille de jardiniers de la Côte-des-Neiges (photo) qui avait des terres là où se trouve aujourd’hui la Plaza Côte-des-Neiges. 

Jérémie Legaré (1834-1912) apparaît dans les registres de la Côte-des-Neiges à partir de 1861, l’année du baptême de son fils Camille. Ce dernier développera de grandes serres qui resteront en place près du chemin de la Côte-des-Neiges jusque dans les années 1960. Jérémie et Camille s’impliqueront aussi au conseil municipal du village Notre-Dame-des-Neiges Ouest.  

Louis Colin (1862)

L’avenue Louis-Colin, anciennement nommée Northmount, est située près de l’Université de Montréal. On y retrouvait autrefois des vergers à flanc de montagne. Ce nom provient du sulpicien Louis-Frédéric Colin (1835-1902) qui arrive à Montréal en 1862 pour devenir desservant à la chapelle Notre-Dame-des-Neiges jusqu’en 1863. Il demanda aux Sœurs grises d’y ouvrir une école paroissiale pour les filles. À partir de 1881 jusqu’à son décès, il deviendra le supérieur du séminaire de Saint-Sulpice, près de l’église Notre-Dame.

Cet élément de la toponymie de la Côte-des-Neiges permet de souligner l’importance des Sulpiciens dans l’histoire de la Côte-des-Neiges. Ce sont eux qui ont fondé ce territoire (1698) et qui ont bâti la chapelle Notre-Dame-des-Neiges (1814), juste devant l’église actuelle du même nom.   

 

Famille Goyer, dit Belisle (1864) 

C‘est en 1912 que l’on nomme la rue et le chemin Goyer qui se trouvent sur les anciennes terres de la famille Goyer à l’extrémité nord-est du territoire de la Côte-des-Neiges.  Selon la Ville de Montréal, ce nom serait lié plus précisément à Antoine, Joseph et Séraphin Goyer, tous trois jardiniers, propriétaires des terres à travers lesquelles on ouvre ces voies où ils demeuraient.

Par ailleurs, selon mes recherches, Pierre Amable Goyer aurait été un des premiers de cette famille de Ville Saint-Laurent à venir s’installer à Montréal. Ses fils Augustin et Séraphin Goyer, nés à Montréal, épouseront des filles de la famille Boudrias. Il faut attendre en 1864 pour voir apparaître les noms de Benjamin Goyer, tanneur et Augustin, fermier, dans la Côte-des-Neiges.   

  

Napoléon Maréchal (1867)

Napoléon Maréchal (1834-1905), originaire de Montréal, est ordonné prêtre séculier le 19 décembre 1857. Il est d’abord vicaire à Saint-Jacques-de-l'Achigan (1857-1861), puis aumônier des Sœurs de Sainte-Anne de Lachine (1861-1867), avant d'être nommé comme premier curé de la paroisse Notre-Dame-de-Grâce de Montréal (1867-1900) (photo). Ses vicaires se déplaceront à la chapelle Notre-Dame-des-Neiges durant les fins de semaine.  Ils seront alors transportés et logés par la famille de Joseph Doucet et de Philomène Desmarchais qui vivait juste en face de la chapelle. Napoléon Maréchal a beaucoup insisté auprès des Pères de Sainte-Croix pour qu’ils prennent en charge une nouvelle école paroissiale qui regrouperait les garçons et les filles.  

Julien-Pierre Gastineau (1869)

Selon les sources consultées à la Ville de Montréal, le nom de l’avenue Gatineau proviendrait du Père de Sainte-Croix, Julien-Pierre Gastineau (1820-?), premier supérieur du collège Notre-Dame. Aucun document ne justifie le glissement d'orthographe. Le nom Gatineau est désigné en 1910 pour remplacer le nom de cette avenue jusqu’alors nommée Mountain.

Le Père Julien-Pierre Gastineau sera le premier directeur du Collège Notre-Dame. C’est lui qui accueillera le Frère André lorsqu’il arrivera à cette institution en 1870. Le Père Gastineau et le curé Maréchal auront de sérieuses discussions au sujet de la construction d’une nouvelle école paroissiale. Il est intéressant de voir aujourd’hui que leurs avenues se croisent près de l’école paroissiale qu’ils n’auront pas eu le bonheur de voir de leur vivant (photo).   

Dans la Côte-des-Neiges, le nom de cette avenue, située en plein centre du village ancestral, rappelle l’importance de l’implication de la Congrégation de Sainte-Croix au niveau du développement de la culture, des sports et de l’éducation.  

Frère André (1870)

Texte tiré du répertoire historique des toponymes de Montréal :

Alfred Bessette, dit le frère André (Saint-Grégoire d'Iberville, 9 août 1845 - Montréal, 6 janvier 1937), est un frère de la Congrégation de Sainte-Croix à qui l’on attribue plusieurs guérisons miraculeuses.

Au sein de la congrégation, le frère André exerce durant près de 40 ans les tâches les plus modestes, notamment celle de portier du Collège Notre-Dame. À ce poste, il devient le confident des élèves et des visiteurs qui livrent leurs problèmes et leurs maladies à ses prières. Au fil des ans, de plus en plus de personnes soutiennent avoir été guéries miraculeusement suite à l'intervention du frère André et de son patron, saint Joseph. Dès lors, sa réputation de thaumaturge ne cessera de se répandre, ce qui lui permet de faire construire une chapelle sur le mont Royal en 1904. Cette dernière est remplacée par l'oratoire Saint-Joseph actuel, construit entre 1924 et 1967. Sa ferveur religieuse y attire des pèlerins de toute la province et même des États-Unis. Le frère André décède à l’âge de 91 ans et ses obsèques attirent près d'un million de personnes.

Le frère André est déclaré vénérable le 12 juin 1978 par le pape Paul VI, béatifié le 23 mai 1982 par le pape Jean-Paul II et déclaré saint le 17 octobre 2010 par le pape Benoit XVI, devenant ainsi le premier homme né au Québec à être canonisé.

Cette voie est située à proximité de l'oratoire Saint-Joseph. Elle a été nommée le 15 août 1978, l'année où le frère André est déclaré « vénérable ».

Le Frère André (photo), qui avait une grande dévotion envers Saint-Joseph, incarne l’histoire de l’oratoire Saint-Joseph, cette immense institution religieuse qui attire annuellement plus de deux millions de pèlerins dans la Côte-des-Neiges. 

Augustin Decelles (1894)

Selon le répertoire de toponymie, l’avenue Decelles a été ouverte vers 1894 et cédée à la Ville, à une date indéterminée, par la succession de Marie-Émilie Crevier, épouse du notaire Augustin-Candide Duclos-De Celles (1815-1855).

 

L’avenue Decelles a donc été nommée en l’honneur de l’ancien propriétaire de ce chemin, le notaire Augustin-Candide De Celles de Ville Saint-Laurent (photo). D’abord marié à Sarah-Anne Holmes en 1841, il épousa Marie-Émilie Crevier en 1848. De son premier mariage, Augustin-Candide et Sarah-Anne eurent un fils, Alfred Duclos-Decelles (1843-1925), qui était journaliste à la Minerve et historien. Il a été le bibliothécaire du parlement d’Ottawa pendant 35 ans.

George Fendall (1906)

D’abord nommée Graham, l’avenue Fendall a été renommée en 1930 en l’honneur de celui qui habitait alors au coin de cette rue. George Fendall (1868-1936), professeur d’origine britannique, fit construire, vers 1906, une petite maison sur l’avenue Decelles, près de la rue Fendall. Il enseignait alors à l’école Olier, près du carré Saint-Louis.

Sa fille Gertrude (1901-1995) vécut dans cette maison jusqu’à ce qu’elle fût forcée de la quitter par le Curateur public au début des années 1990. En 2001, l’état de la maison était si déplorable que sa démolition semblait inévitable. Heureusement, les citoyens du quartier se sont mobilisés pour permettre de la sauvegarder (photo).

Cette résidence plus que centenaire est devenue un des symboles de la préservation du patrimoine du quartier.

William Van Horne (1930)

Au cours des années 1930, l’avenue Van Horne, dont le tracé existait déjà du côté est, fait son chemin dans la Côte-des-Neiges.

Né dans l'État d'Illinois aux États-Unis, William Cornelius Van Horne (1843-1915) débute comme télégraphiste en 1857 pour des compagnies ferroviaires américaines. Il devient directeur général du Canadien Pacifique en 1882, puis y remplace le président George Stephen en 1888 (photo). Il diversifie l'entreprise en établissant un service de communication télégraphique, la ligne de paquebots Empress, ainsi qu'une chaîne hôtelière.

Van Horne a habité une résidence bourgeoise jumelée, de style Second Empire, faisant partie du Golden Square Mile (aujourd’hui le Centre canadien d’architecture). Construit vers 1875, ce bâtiment servit de résidence à plusieurs barons du rail travaillant au Canadien Pacifique, dont William Van Horne et Thomas Shaughnessy (1853-1923).  Ceux-ci ont habité la partie est du bâtiment qui est devenue l’Hôpital St. Mary à partir de 1924. En 1934, un nouveau bâtiment a été construit dans la Côte-des-Neiges pour héberger cet hôpital fondé par des Irlandais.

Jean Brillant (date de désignation : 1933)

Durant la Première Guerre mondiale, Jean Brillant (1890-1918), lieutenant dans le 22e Bataillon d’infanterie du Corps expéditionnaire canadien (photo), participe à la bataille d'Amiens, où les Alliés sont victorieux. Lancé à l'assaut de la position allemande, il est blessé et meurt le lendemain, le 10 août 1918. À titre posthume, il est décoré, le 16 septembre, de la Croix militaire pour sa bravoure et, le 27 septembre, de la Croix de Victoria pour sa « conduite exceptionnelle ». Étant un des rares héros canadiens-français ayant obtenu la Croix de Victoria, cet homme humble devint une source d’inspiration pour les militaires.

En 1930, les Fusiliers Mont-Royal ouvrent la succursale Jean-Brillant de la Légion canadienne qui se retrouvera éventuellement sur un site militaire de la Côte-des-Neiges dans le prolongement de la rue Jean-Brillant, ouverte en 1933. Un pavillon de l’Université de Montréal et un parc de la Côte-des-Neiges seront aussi nommés en son honneur. Un monument a été installé dans le parc Jean-Brillant pour ne pas oublier que ce héros a donné sa vie pour la patrie.

Dans la toponymie de la Côte-des-Neiges, Jean Brillant symbolise le courage des Canadiens français et plus particulièrement de tous ceux qui sont morts à la guerre.

Édouard Montpetit (1943)

En 1967, l’avenue Maplewood devient le boulevard Édouard-Montpetit en l’honneur de l'économiste Édouard Montpetit (1881-1954) qui a fondé, en 1920, l'école des Sciences sociales, économiques et politiques de l'Université de Montréal, alors établie sur la rue Saint-Denis. Il a été le premier secrétaire général de cette université.

En 1943, avec l’ouverture du nouveau campus de l’Université de Montréal, Édouard Montpetit entre dans l’histoire de la Côte-des-Neiges. En 1967, un monument fut dévoilé à sa mémoire sur le campus de l’Université de Montréal (photo).

Dans la toponymie, Édouard Montpetit symbolise le développement du savoir des Canadiens français, car il incarne une institution qui est devenue la plus grande université francophone d’Amérique. 

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